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 Transfert illégal [Libre]

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Transfert illégal [Libre] Vide
MessageSujet: Transfert illégal [Libre]   Transfert illégal [Libre] Icon_minitimeSam 18 Juil - 18:02

    Le Red Light District de Limerick. Un quartier tout à fait approprié pour accomplir sa besogne, une zone au centre du trafic de drogue qui sévissait dans les rues de Limerick, un petit coin de paradis pour les dealers et les acheteurs qui vivaient grâce à la défonce. Lucjan avait l’habitude de traîner dans ce secteur, coutumier des bars réservés aux ‘abonnés’, fin connaisseur des visages qu’il fallait approcher ou éviter, familier de ces ruelles qu’il avait souvent arpentées pour sniffer un peu de poudre blanche et s’évader loin de la réalité. Il avait aimé ces immeubles qui souvent s’étaient déformés devant ses pupilles dilatées, cette population particulière qui vous insultait sans raison et ne vous venait en aide que si elle y voyait un intérêt, ces âmes errantes qui vous observaient les yeux rouges à moitié clos. Mais désormais il aurait tout fait pour s’échapper de ce qui un jour avait fait partie de son monde, pour fuir cette spirale infernale qui vous ramenait inéluctablement dans ce quartier, les mains tremblantes et les poches pleines de billets verts. Il tentait de l’oublier, de réduire ses visites, et la plupart des habitués de ce coin de la ville ne manquaient pas d’esquisser un sourire caustique aussitôt qu’il apparaissait de nouveau. « Alors Lulu, on n’a pas pu résister à l’appel des sirènes ? » Connards. Tous autant qu’ils étaient. Ces créatures là étaient bien plus vicieuses que celles des légendes grecques, car il ne suffisait pas de plaquer ses mains sur ses oreilles pour être épargné et s’opposer à leur séduction. Non, elles choisissaient un chemin plus tortueux pour atteindre l’âme et le corps, pour le supplicier et le détruire, pour éveiller l’addiction et s’imposer comme un virus aussi résistant et destructeur que le VIH.

    Pourtant cette fois-ci le jeune homme tourmenté ne venait pas pour quémander, dépenser son fric ou se taper un bon trip digne de ce nom. Aussi étonnant que cela puisse paraître, Lucjan Hildebrand n’était pas défoncé, ou tout du moins n’avait ingéré aucune substance douteuse depuis près de 14 heures. S’il se pointait ici, c’était motivé par une intention absolument différente de celle qui avait l’habitude de le conduire dans ce quartier : Vendre de la cocaïne. Il y avait franchement de quoi être mort de rire en observant ce consommateur au volant de sa vieille Chevrolet Bel Air, tapoter nerveusement ses doigts sur le siège usé et rajuster ses lunettes noires sur son nez d’un geste hésitant. Mort de rire si l’on avait connaissance de son projet, car généralement lorsqu’un drogué de sa trempe était en possession de près d’un kilo de coke, il se le gardait jalousement avant de le faire disparaître en un rien de temps. Cependant il fallait se replacer dans le contexte singulier de l’irlandais pour comprendre sa position, ce qui donnait davantage à pleurer qu’à rire. Car si l’étudiant portait une paire de Channel pour gonzesse qui appartenait à sa colocataire alors que d’épais nuages gris empêchaient le soleil de déverser ses rayons sur Limerick, ce n’était guère pour dissimuler ses yeux dorés ou parce qu’il était en plein délire. En vérité Mr Hildebrand tentait par là de masquer un cocard qui s’effaçait progressivement, souvenir encore frais des hommes de main du dealer à qui il devait un sacré paquet de pognon, et qui avait jugé tout à fait adéquat de lui rappeler qu’il attendait depuis trop longtemps. Lucjan avait donc été contraint de trouver un moyen d’amasser du fric, et ceci dans un délai assez bref. Vous imaginez bien que cette idée fut la première à lui traverser l’esprit …

    La Chevrolet à la carrosserie sombre s’arrêta sur le parking d’un Motel miteux, dont l’écriteau tagué indiquait : « Beautiful », une inscription qui lui retira un rire amer. Jamais il n’avait vu d’établissement si mal porter son nom, car il ne doutait pas une seule seconde que l’intérieur devait être à l’image de l’aspect extérieur du bâtiment : insalubre et désolant. Lucjan sortit de son véhicule avant de s’appuyer contre la portière enfoncée, jetant un œil au coffre qui contenait son précieux bien, puis reporta son regard indéchiffrable sur la route qui menait au Motel. Il savait qu’avec Big Brother, il fallait être patient. Cet imbécile s’était lui-même attribué ce surnom avec fierté, prétendant qu’il détenait des informations sur tout et tout le monde et que rien ne pouvait lui échapper, mais le jeune homme avait d’abord pensé que cela était relatif à son apparence de l’américain moyen –c'est-à-dire anormalement gras-, et à son frère Charlie l’herboriste –qui était connu de tous dans le milieu-. Soit, toujours était-il que le Big –comme le surnommait péjorativement l'irlandais- avait la réputation de se faire attendre.
    Pour cause il se montra une vingtaine de minutes plus tard, garant son 4x4 américain dernier cri à côté de la caisse déglinguée de Lucjan. Ce dernier s’empressa d’ouvrir son coffre, et de saisir un sac à dos troué avant de contempler la sortie de son futur acheteur. Vraiment très classe avec son short gris et sa chemise à fleur, ses chaussettes hautes et ses sandales hideuses. Non vraiment, il y avait des mecs totalement dénués de goût et absolument ridicule. Pourtant Big n’était pas le genre d’homme qui acceptait les remarques déplacées au sujet de sa tenue vestimentaire, et il était capable d’envoyer un type six pieds sous terre pour une critique pourtant criante de vérité. C’était en tout cas ce que l’on racontait sur lui, mais qui savait vraiment si toutes ces rumeurs étaient fondées ?

    « Alors Lulu, c’est comme les femmes cette merde là. T’as beau essayer de t’en débarrasser, elle te colle à la godasse comme un chewing-gum !
    Merci Big pour cette remarque pertinente et remplie de finesse …
    - J’veux juste faire le deal Big, et m’barrer d’ici.
    - J’t’ai déjà dit de pas m’appeler comme ça petit, tu voudrais pas que l’affaire tourne mal, pas vrai ?
    Crétin.
    - Désolé c’est plus court, question d’habitude. Faut pas l’prendre pour toi. »

    Et Dieu qu’il aurait du le prendre pour lui … L’irlandais se contenta de lui tendre le sac comme pour mettre fin à ces bavardages stériles, jetant des coups d’œil inquiets aux alentours, comme si les flics traînaient dans Ce quartier avec la véritable intention de passer les menottes aux petits poissons dans son genre. Ces mecs étaient tous pourris jusqu’à la moelle, et s’en mettaient plein les poches avec toutes ces affaires de drogues. Ils fermaient les yeux, et touchaient une commission pour arrondir leur fin de mois, rien de bien compliqué, pour que tout le monde soit satisfait. Lorsque Big eut terminé de vérifier la marchandise, ce fut au tour du jeune homme de mettre le nez dans un sac de sport jaune fluo – très discret-, et de renifler cette merveilleuse odeur de billets. Finalement ça n’avait pas été si compliqué, et les pulsations cardiaques de Lucjan reprirent une cadence plus calme et régulière. Après un « Sympa tes Channel » ironique, le gros disparut dans sa bagnole de luxe, laissant l’étudiant glisser son regard sur un paquet de pognon tout neuf. Ne restait plus qu’à payer ses propres dealers, et ses emmerdes seraient enfin terminées. Cette fois plus rien ne pouvait plus se mettre en travers de son chemin, il serait réglo, point final. Le fric à ses pieds, il laissa un soupir de soulagement s'échapper de ses lèvres.
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