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 La nuit, toute chose prend sa forme et son véritable aspect {FREE}

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Andreas Von Eschenbach
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Andreas Von Eschenbach

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La nuit, toute chose prend sa forme et son véritable aspect {FREE} Vide
MessageSujet: La nuit, toute chose prend sa forme et son véritable aspect {FREE}   La nuit, toute chose prend sa forme et son véritable aspect {FREE} Icon_minitimeLun 20 Juil - 2:00

    Le soleil venait de décliner lentement à l’horizon, abandonnant les habitants de Limerick jusqu’à sa prochaine apparition, gardant égoïstement le ciel vide de toute présence avant son retour. Seules quelques étoiles trouaient la toile sombre, brillant à travers une mince couche de nuages poussés par le vent. La nouvelle lune ne permettait pas d’éclairer d’un mince rayon le chemin caillouteux que foulaient les pieds d'Andreas, mais cela ne semblait pas le gêner outre mesure. Le jeune homme se repérait grâce à la pâle lueur des lampadaires qui diffusaient une lumière artificielle jaunâtre. Au bout de ce tas de pierres pourtant, plus aucun réverbère n’était planté le long de la promenade, afin de dissuader les plus curieux de s’aventurer près du kiosque une fois que la pénombre se serait emparée des lieux, un avertissement implicite qui n’empêcha guère l’étudiant de poursuivre sa route. Il arriva bientôt sur le seuil de cette construction entourée d'une étendue calme que rien ne semblait pouvoir perturber en dehors de quelques rides à la surface, témoins de la légère brise chaude qui caressait agréablement la peau d'Andreas. Il aimait particulièrement ces longues ballades solitaires sous le manteau de l’obscurité, ces instants où il se retrouvait seul avec ses pensées et les doutes qui rongeaient son esprit. Etre le maître de la nuit pendant quelques heures, pénétrer sur un sol interdit par les règles qu'édictaient l'homme dans un besoin stupide de régir jusqu'à la moindre parcelle de terre, était un sentiment mêlant apaisement et satisfaction. Il était certain qu'ici, personne ne viendrait troubler sa quiétude, qu'aucune âme humaine ne se risquerait à exposer sa silhouette dans un lieu si vaste à une heure aussi avancée. Ce serait risquer sa propre existence, et cela peu d'individus étaient capables de le faire, la plupart étant de sombres crétins. Andreas laissa échapper un soupir de lassitude tandis qu'il s'asseyait sur un banc suspendu par deux chaînes, portant ses pupilles sur le lac et sa teinte obscure comme s’il pouvait distinguer une chose invisible aux yeux de n’importe qui d’autre. Pourtant rien de tel n’était exposé à son regard, simplement le noir et le vide que tous auraient aperçus à sa place.

    Du bout des doigts il effleura le stylo qui reposait au fond de la poche de son blouson, à laquelle était soigneusement entortillée une mèche de cheveux bruns qui appartenait à l’un de ses colocataires. Non pas qu’il nourrisse secrètement un amour interdit pour ledit jeune homme –quoique ce fût certainement ce qu’aurait pensé n’importe qui en découvrant l’objet qui ne lui appartenait pas- cependant cela était nécessaire au bon fonctionnement du don que lui avait confié Satan. De ce fait il ne présentait pas ses véritables traits physiques, Andreas Von Eschenbach étant devenu Oliver McDaynes depuis déjà plus d’une heure. Un brun plutôt mignon, sportif, qui sympathisait avec l’ensemble des étudiants du campus avec une facilité déconcertante, particularité que l’allemand, quant à lui, ne possédait aucunement. On le considérait davantage comme un garçon asocial et solitaire, préférant la compagnie de ses cigarettes que de n’importe quel être humain –vision qui se rapprochait d’ailleurs de la vérité-. Il aimait ainsi se glisser dans la peau de ce mec de temps en temps, afin d’appâter une victime ou deux par des paroles aimables, les caressant dans le sens du poil pour mieux les corrompre par la suite. Les perdre. Les entraîner dans la chute qui avait été la sienne. Leur faire signer ce maudit pacte. Au fond de lui il savait pertinemment qu’une fois arriver au point de non retour, à l’instant clé où tout se jouait, il reculerait une fois de plus, incapable d’accomplir ce qu’on attendait de lui. Il avait même échoué avec celui qu’il prétendait haïr du fond de son être. Mais au moins on ne pourrait pas lui reprocher d’avoir essayé, et peut-être qu’un jour il cesserait de réfléchir pour agir, et perdre sa première âme. Il restait persuadé que si le sale boulot était fait une fois, les suivantes seraient plus faciles. Un peu comme un gamin qui rechigne à subir une prise de sang, et qui une fois piqué reçoit les autres sans grimacer le restant de ses jours. Une douleur temporaire. Des hésitations à chasser. Plus facile à penser qu’à réaliser, malheureusement. Pourquoi lui avoir offert ce choix qui torturait son esprit plutôt que de voler sa vie sans autre forme de procès ? Le roi des Enfers n’avait qu’à eu à tendre la main pour l’ajouter à son royaume, pourquoi lui avoir alors imposé cette mission qui ressemblait davantage à un immense jeu dont il avait l’impression de n’être qu’un pion. Il soupçonnait l’autre de s’emmerder, et d’avoir élaboré ce plan foireux dans l’unique but de se divertir. De s’amuser de les voir ainsi pris au piège, face à leur conscience, à leurs valeurs, à leur part d’humanité. Observer ses propres cogitations, le voir faillir chaque fois qu’il atteignant son objectif, devait en effet se révéler particulièrement risible. Ainsi il avait le désagréable sentiment de n’être qu’une marionnette entre les mains du Diable, et qu’à n’importe quel moment ce dernier pouvait le rappeler à ses côtés. D’ailleurs, qui lui affirmait qu’une fois ses cinq victimes réunies, Satan allait le libérer de son pacte ? Personne.

    Andreas arracha nerveusement un fil de son jean que rencontrèrent ses doigts, coinçant l’une de ses précieuses cigarettes au coin de ses lèvres. D’un geste bref il l’alluma à l’aide d’un briquet argenté, inspirant avec une satisfaction non dissimulée la substance toxique qui était contenue à l’intérieur. Quitte à crever, autant le faire bien. Ce seul détail pouvait le trahir auprès d’une personne qui le traquait, car Monsieur McDaynes –en plus d’être un beau gosse apprécié de tous- était parfaitement sain de corps. Pas de clopes, pas de coke, alcool en de rares occasions. Une espèce de mec parfait en totale opposition avec Andreas, lui qui fumait comme un pompier, se shootait à l’héro dès qu’il en avait l’occasion, et ne se privait pas de finir les bouteilles. Néanmoins cette pensée ne fit qu’effleurer son esprit, la chassant aussi rapidement qu’elle était apparue étant donné qu’il était convaincu de rester seul ici pour le reste de la nuit. Ce qu’il ignorait évidemment, et qu’il n’aurait imaginé pour rien au monde, c’était que l’étudiant dont il avait usurpé l’identité rôdait près du lac avec sa bande de potes, l’équipe de Basket au grand complet. Sortie nocturne des garçons les plus populaires de l’Université, une espèce de rituel d’initiation pour un petit nouveau qui venait de rejoindre leur groupe. Ce que l’allemand ignorait encore, c’est que la joyeuse bande se dirigeait tout droit en direction de sa silhouette, averti par les bruits de pas sur le gravier et les rires graves qui parvenaient jusqu’à ses oreilles. Un signal d’alarme s’alluma dans son esprit tandis qu’il se relevait brusquement, distinguant sans mal la silhouette du véritable Oliver à la lueur des lampadaires, remerciant le ciel pour être entouré de l’obscurité. Merde. Ce fut la seule pensée qui le traversa. Très utile, vous en conviendrez. Ses doigts lâchèrent la cigarette qu’il venait d’allumer, seule trace qui témoignait de la présence récente d’un être humain, puis il enjamba le balcon afin de sauter dans l’eau glaciale du lac, retenant son souffle quelques instants. La température anormalement basse de ce nouvel environnement étreignait chacun de ses muscles, lui faisant regretter cet élan soudain et inconsidéré. Pourtant il n’avait pas trouvé de solution plus intelligente au problème, étant incapable de mettre volontairement fin à son pouvoir. Il avait tenté de brûlé l’objet et la mèche de cheveu, de la rendre à son propriétaire, et bien d’autres manières de mettre fin à sa transformation, mais rien n’avait fonctionné. Tout ce qu’il devait faire, c’était attendre. Attendre de reprendre sa véritable apparence tout en évitant les intrus qui s’étaient faufilés jusqu’au Kiosque. La malchance l’avait une fois de plus pourchassé.

    Andreas nagea aussi discrètement qu’il le pouvait, s’éloignant progressivement de la zone à risque en maugréant contre ce stupide pouvoir et ce stupide Oliver, ignorant tant bien que mal le froid qui se resserrait autour de son corps tel un étau. Il avait l’impression que l’eau tentait de le tirer vers les profondeurs, ses chaussures et ses vêtements ne l’aidant pas vraiment à accomplir son projet de fuite. Il continua ainsi pendant quelques minutes qui lui parurent une éternité, jusqu’à ce que ses mains rencontrent une barque laissé là par le gardien, encore une qu’il n’avait pas eu le courage de bouclée, ou que des petits malins s’étaient amusés à déplacer pendant la nuit. Peu lui importait, elle venait de mettre fin à ses souffrances. S’extirpant du lac non sans une grimace, le jeune homme se laissa choir à l’intérieur de l’embarcation avec un bruyant soupir de soulagement. Il s’en était fallut de peu. De trop peu. Laissant échapper une insulte à haute voix, il s'accorda quelques instants de paix avant de porter son regard aux alentours, constatant que le pont qui traversait l'étendue d'eau était très près de l'endroit où il se trouvait. En quelques coups de rames il arrivait à destination, retenant ses membres de trembler, tendant les bras pour atteindre le bois. Il se hissa entre les barres de sécurité avec difficulté, se laissant tomber sur le sol avec fracas. Il était étendu sur le pont, comme un corps fraîchement mort, incapable de bouger le petit doigt. Les paupières closes, il attendait que les battements de son coeur reprennent une cadence régulière.
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